Les eaux souterraines font sourire les communautés au Burundi

Les eaux souterraines font sourire les communautés au Burundi

Par Avit Ndayiziga et  Gaspard Maheburwa 

Au Burundi, comme ailleurs dans les pays qui se partagent le bassin du fleuve Kagera (Rwanda, Tanzanie et Ouganda), l’eau reste une ressource limitée et vulnérable. Selon l’UNICEF, le taux de la couverture nationale en eau potable au Burundi est “82,8%, dont 80,9% en zone rurale et 98,1% en zone urbaine. »

Les experts attribuent cela à divers facteurs, notamment les conditions climatiques souvent défavorables et changeantes. Cela a entraîné l’assèchement de certaines sources d’eau qui étaient autrefois une bouée de sauvetage pour les communautés.

Au Burundi, au moins 5000 sources d’eau de surface, la plupart des forages et des puits peu profonds se sont complètement asséchés au cours des 20 dernières années. Plusieurs autres sources de surface, non encore documentées, s’assèchent progressivement et pourraient bientôt disparaître elles aussi.

Appolinaire Sindahebura, le Directeur Général de l’Agence Burundaise de l’Hydraulique et de l’Assainissement en Milieu Rural (AHAMR)
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Une communauté aligne ses jerricanes pour aller chercher de l’eau à l’un des forages disponibles.

Mais à mesure que les sources d’eau de surface s’assèchent, on espère que d’énormes réserves d’eau souterraines pourraient fournir aux gens une eau salubre adéquate pour la consommation et les besoins d’hygiène si elles sont exploitées.

Les eaux souterraines, une solution à la pénurie d’eau

Selon l’Initiative du bassin du Nil (IBN), les eaux souterraines promettent de combler l’écart entre l’approvisionnement et la demande en eau et d’atténuer les effets de la variabilité climatique.

Sindahebura note que « les eaux souterraines sont généralement disponibles dans tout le Burundi mais à différents niveaux de profondeur ». La majeure partie du pays relève de l’aquifère partagé de 5 800 km2 de Kagera.

Le gouvernement du Burundi a mis en place le projet AHAMR en 2015, pour faire face à la pénurie criante d’eau potable dans de nombreuses régions du pays.

Le projet fore de l’eau souterraine et la fournit aux communautés par le biais de conduites d’eau. Il a établi divers points d’approvisionnement en eau à travers la province rurale de Kirundo, en particulier dans toutes les zones de la commune de Bugabira. C’était l’une des zones les plus soumises au stress hydrique du pays, avec seulement 15 % de la population ayant accès à l’eau potable avant le projet.

Un grand nombre de personnes dans cette commune ont accès à l’eau potable, selon Sindayihebura. Le projet vise à ce que toutes les communes du pays aient accès à l’eau potable à une distance estimée à 500 mètres de chaque ménage, d’ici 2025.

Les membres de la communauté partagent leur expérience

Charles Mbindi, un bénéficiaire du projet AHAMR dans la province de Muyinga dans la zone de Gasorwe, dit qu’ils trouvent maintenant la vie plus facile qu’avant le projet. « L’accès à l’eau potable nous permet de bien vivre », observe-t-il. Il est particulièrement ravi que depuis l’arrivée des robinets, leurs enfants s’habillent de vêtements propres et ne souffrent plus de vers intestinaux. « Avoir ce robinet dans notre village est un grand avantage pour nos familles. Nous faisons tout ce qu’il faut pour le protéger, »note Mbidi.

Nous avions l’habitude de marcher plus de deux heures pour aller chercher de l’eau à des sources insalubres, mais ce n’est plus le cas. Cela a facilité nos tâches ménagères comme la cuisine et la lessive.

Renate Manirakiza, Une habitante du village de Nyamabuye,

Selon le représentant de la zone Buye, Joseph Rugonumugabo, tous les ménages de son village ont accès à l’eau potable. « L’eau est suffisante dans notre localité », dit-il.

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Résidents de la province de Muyinga Gasorwe Zone puisant de l’eau au robinet communautaire

Consolider les gains

L’aquifère partagé de Kagera est l’un des trois aquifères transfrontaliers sélectionnés comme étude de cas dans le cadre du projet sur les eaux souterraines de l’Initiative du Bassin du Nil (IBN) – « Amélioration de la gestion conjointe des ressources en eau de surface et en eaux souterraines dans des aquifères transfrontaliers sélectionnés : étude de cas pour des eaux souterraines partagées sélectionnées ». Corps dans le bassin du Nil. Les autres sont respectivement les aquifères du mont Elgon et de Gedaref-Adigrat.

L’objectif du projet INB est de renforcer la base de connaissances, les capacités et les mécanismes institutionnels transfrontaliers pour une utilisation et une gestion durables des trois aquifères transfrontaliers sélectionnés. Il contribuera également aux réalisations nationales et à la communication des objectifs de développement durable liés à l’eau ; et soutiendra la protection de l’environnement tout en renforçant le développement socio-économique de la population du bassin.

Le projet de cinq ans (2020 – 2025) est financé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), mis en œuvre par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et exécuté par NBI.

Cet article a été soutenu par InfoNile avec un financement de l’Initiative du bassin du Nil.

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